Le nouveau conte de l’artiste et promoteur culturel guinéen, illustré par son compatriote Oscar, caricaturiste, et écrit en français-poular, est une histoire sur les contrastes qui font la vie quotidienne.
« Les anciens disent : « Tögnö bassi le mougnou di », « La patience est un bon remède contre l’abus, car le temps finit toujours par faire son travail ». Traduction de l’auteur : « On ne doit pas utiliser sa force ou ses richesses pour causer du tort aux moins forts, aux pauvres, aux démunis ». Le texte de clôture de ce recueil de conte « L’écureuil et l’épervier », « Njoldu e segeleere » donne la morale de l’histoire.
Au moment où le monde vit une période de mutations dont personne ne peut, pour l’instant, en mesurer la portée réelle, c’est une véritable leçon de morale que le texte de Petit Tonton, conteur à l’imagination débordante, superbement illustré par Oscar, caricaturiste talentueux, lui aussi guinéen, nous livre.
« La savane arbustive de la Haute-Guinée »
Dès les premières lignes du texte, l’auteur plante le décor, invite le lecteur à suivre la scène de déroulement de l’histoire. « Je vous convie à un voyage dans la savane arbustive des plateaux de la Haute-Guinée, avec ses vastes plaines de « Mandén ka », « ceux du Mandén », où l’on trouve souvent de hautes herbes parsemées de jolies petites structures biogéniques en terre qu’on appelle « termitières ». Le néré, le karité, le kapokier, le baobab, le fromager dominent ce paysage. Ces arbres généreux offrent non seulement leurs fruits à toute la communauté, mais servent aussi de refuges pour beaucoup d’autres animaux ». C’est dans cette ambiance que maman écureuil, près du tronc d’un arbre, met bas six écureuillons, à quelques mètres du sol de là où maman épervier allait faire éclore ses œufs qui donneront de beaux poussins-éperviers. Comment les deux familles et leurs progénitures allaient-elles cohabiter dans cet environnement apparemment tranquille ? La savane a ses règles qui sont souvent dictées par le besoin de survie, la sélection naturelle, qui laisse peu de chance aux plus faibles. Heureusement, l’intelligence infinie, celle-là même qui transcende et dépasse tout entendement, se charge toujours de remettre les pendules à l’heure, de rendre justice même aux plus démunis.
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris