C’est un double évènement que la communauté Sawa, le peuple camerounais, l’Afrique, l’Europe et même l’humanité s’apprêtent à vivre ce samedi, 20 août, dans les Hauts-de-Seine(92), en France. En attendant Ulm, en Allemagne.

Tet’Ekombo, le père de la nation camerounaise, pendu par les Allemands le 8 août 1914, en compagnie de son Secrétaire Ngosso Din, sera à l’honneur, ce samedi, à l’église Saint Pierre Saint Paul de colombes, dans le département des Hauts-de-Seine(92), en France. C’est là que, en tenue traditionnelle et probablement de vêtements de couleur noire ou sombre, des foules entières sont attendues, ce samedi, 20 août, pour ce qui s’annonce déjà comme une cérémonie inoubliable de restitution de la vérité historique et de la mémoire collective bien au-delà du peuple Sawa et des Camerounais.

« Le 7 octobre à Ulm »

« Bonsoir mon frère, comment vas-tu ? nous venons de gagner une bataille que nous avons commencée comme étudiants dans la ville d’Ulm. On voulait une rue, on nous a donné un monument », racontait un ami camerounais qui habite en Allemagne, dans un message qu’il m’a adressé via WhatsApp, le 10 août dernier. Il ajoutait dans le même message, visiblement partagé avec d’autres : « Chers amis, je vous annonce, la joie dans le cœur, que la première dénomination d’une rue ou place en Allemagne est maintenant choses conclues. Cette belle place devant le parquet d’Ulm s’appellera, à partir du 7 octobre : « Rudolf Duala Manga Bell-Platz ». Je demande à tous les Camerounais qui n’habitent pas loin de venir à Ulm, le vendredi 7 octobre 2022 pour fêter cet évènement avec moi. Juste un acte de présence qui aura une grande signification. Un pas de plus vers la réhabilitation de nos héros Rudolf Duala Manga Bell et Ngosso Din ».

« Contexte inédit »

Pour être tout à fait exacte, ce n’est pas la première fois qu’une commune ou ville allemande baptise le nom d’une rue ou d’un lieu, Rudolf Duala Manga Bell. À Berlin, par exemple, cette réalité existe. Mais c’est l’engouement qui a accompagné la décision de la commune d’Ulm, qui est véritablement un fait inédit. Comme si, l’histoire était en train de retrouver sa vérité intrinsèque, originelle, celle partagée à la fois par le pays des bourreaux et celui des victimes, redonnant ainsi une certaine grandeur à l’humanité.

La double cérémonie de ce samedi, à l’église Saint Pierre Saint Paul de Colombes, s’inscrit donc dans un contexte favorable pour à la fois commémorer et réhabiliter la mémoire d’un homme exceptionnel dont le combat pour la justice et la dignité du peuple Sawa, et partant, de l’humanité n’aura pas été vain.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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