Les Français ont donc élu, au suffrage uninominal majoritaire à deux tours (12 et 19 juin), les 577 députés qui vont siéger dans l’hémicycle pendant 5 ans. Les résultats de ce second tour ont donné la tête à Ensemble, sans majorité absolue, devant la Nupes et le Rassemblement national.
Le groupe affilié à la Majorité présidentielle d’Emmanuel Macron arrive en tête du second tour des législatives. Mais il n’obtient pas de Majorité absolue. Selon les estimations Ipsos-Sopra-Steria pour France Télévisions et Radio France, la Majorité présidentielle a 224 sièges, alors que la situation n’est pas meilleure pour la Nupes, mise sur pied par Jean-Luc Mélenchon, avec 149 élus. Finalement, c’est le Rassemblement national de Marine Le Pen qui tire son épingle du jeu et obtient des 89 élus. LR/UDI enregistrent 78 députés, Divers gauche 21 députés, Divers et autres 12 députés et Divers centre 3 députés.
Les perdants de la macronie et du gouvernement
De nombreux ténors de la macronie et des ministres du gouvernement d’Elisabeth Borne, la Première ministre, sont battus. Après Justine Benin en Guadeloupe, deux autres ministres seraient battues ce soir : Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais, et Amélie de Montchalin dans la 6e de l’Essonne. A peine nommées, elles devront quitter le gouvernement. Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur et proche d’Emmanuel Macron serait battu dans les Alpes-de-Haute-Provence, le président sortant de l’Assemblée Richard Ferrand serait lui aussi sorti dans le Finistère. L’ancien ministre macron-compatible Eric Woeth est aussi écarté dans l’Oise. A gauche, Stéphane Ravacley, le boulanger candidat de la Nupes, a été battu dans la 2e circonscription du Doubs.
Avec le Sénat, les députés élus détiennent le pouvoir législatif, celui de faire la loi et de contrôler le gouvernement. En cas de désaccord sur un texte, le dernier mot revient aux députés. Autant dire qu’ils ont un rôle essentiel dans la construction de la France d’aujourd’hui et de demain. Mais sans majorité absolue, le gouvernement actuel aura toutes les peines du monde pour mener à bien son programme dans une assemblée où les extrêmes gauches et droites deviennent la première force politique en France.
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris