Pour l’instant, Léonce Houngbadji n’a ni or ni argent à offrir à ses compatriotes. Ses seules idées et convictions sont cependant susceptibles de faire renaître le Bénin de ses cendres. Ce journaliste et écrivain émérites, devenu le plus grand opposant politique de son pays, est, en tous points de vue, porteur d’un grand rêve et d’une vision salvatrice pour la terre de ses ancêtres, le Bénin qu’il a été obligé de quitter depuis 2018, pour s’établir en France où il vit en exil. Fondateur du Parti pour la Libération du Peuple (PLP), Léonce Houngbadji est le Béninois qui, mieux que tous les autres, ose sauver son pays. Cet homme politique d’envergure vient de commettre un ouvrage écrit sous le titre évocateur « De Cotonou à Paris : carnets d’un exilé politique en France ».

En 2018, il est parti du Bénin en rasant les murs. Celui dont l’ambition est toujours de sauver son pays a été obligé d’en partir manu militari, sur la pointe des pieds. Et pour cause, Léonce Houngbadji s’est illustré ces dernières années comme un opposant politique farouche qui fait perdre le sommeil au pouvoir béninois coiffé par Patrice Talon. L’ancien journaliste ne porte pas de gant pour peindre en noir un régime dont il s’illustre aujourd’hui comme la principale bête noire. Répondant chaque fois aux nombreuses questions des journalistes dont il est devenu la coqueluche, Léonce Hougbadji est constant : « Le Bénin régresse sur tous les plans. C’est une grosse déception pour les Béninois. Une fois au pouvoir, Patrice Talon fait exactement le contraire de ce qu’il avait annoncé ». Ces mots du journaliste et homme politique sont loin de plaire au pouvoir béninois qui en a fait l’homme à abattre. Sans fioritures, le directeur de publication du journal « Notre Voix » met à nu la politique de l’homme qui, en accédant au pouvoir, promettait aux Béninois ciel et terre, monts et merveilles. Pour Léonce Houngbadji, depuis que Patrice Talon a pris les rênes du Bénin, ce pays est otage des conflits d’intérêts, du gré à gré dans l’univers des affaires et de toutes sortes de trafics d’influence. Conséquence, le Bénin est un pays dans lequel une extrême minorité s’engraisse alors que la plupart croupissent sous le joug de la misère rampante. On les compte sur le bout des doigts les Béninois qui peuvent se payer le luxe de manger à leur faim. Et Léonce Houngbadji d’en déduire que « ce n’est plus aujourd’hui une fierté d’être Béninois ». Selon cette grande figure de la politique au Bénin, « Tout ce que Patrice Talon a réussi à faire depuis qu’il est au pouvoir, c’est construire son propre empire industriel ». Dans la foulée, il condamne les lois scélérates et liberticides qui envoient au chômage la quasi-totalité des Béninois.

DU JOURNALISME À LA POLITIQUE…

Comme journaliste, Léonce Houngbadji a fait ses preuves sous le ciel béninois. Le directeur de publication du journal « Notre Voix » a été l’une des plus grandes valeurs sûres de la scène médiatique de son pays ? En témoignant les nombreux prix qu’il a reçus, dont celui de la meilleure production de presse au Bénin en 2010. L’ancien chef de cellule du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes du Bénin, s’est converti avec succès en homme politique. Il a fondé le Parti pour la Libération du Peuple (PLP).  En devenant l’homme politique qu’il est désormais, Léonce Houngbadji s’est engagé à protéger les biens supérieurs que sont l’éducation, la santé, la culture, les valeurs morales, philosophiques et spirituelles, la liberté et la justice, la citoyenneté, la solidarité et la fraternité, la laïcité et la responsabilité. Son parti dérange parce qu’il dénonce l’ordre établi. Véritable leader de l’opposition, Léonce Houngbadji va-t’en contre les maux tels que le gaspillage du trésor public, le favoritisme sous toutes ses coutures, la gabegie à outrance, etc. « Je suis un homme libre. Les racines de mes idées sont béninoises. Elles ne sont pas importées », aime-t-il à dire. Homme politique nouveau au Bénin et dans toute l’Afrique, Léonce Houngbadji incarne la révolution copernicienne du développement du continent noir, d’où son implication sans réserve dans la première édition des PSAO (Produits et Services inspirés de l’Afrique et l’Outre-mer) prévue les 17 et 18 décembre prochains. Pour lui, « L’essentiel, c’est le Bénin. Les Béninois ne doivent plus être le décor de la vie politique nationale, mais le cœur. Faire la politique ne doit plus être un business dans mon pays ».

DE LA POLITIQUE À L’EXIL

Depuis 2018, Léonce Houngbadji a été contraint à l’exil. Comme l’on pouvait s’y attendre, ses idées innovantes et novatrices n’ont pas été de nature à plaire au régime de Patrice Talon. Son quotidien d’exilé est consigné dans un livre à succès, publié aux éditions l’Harmattan, « De Cotonou à Paris : carnets d’un exilé politique en France ». L’auteur y aborde les raisons qui l’ont poussé à l’exil, non sans revenir, en long et en large, sur sa vie d’exilé, faite de difficultés diverses. Tout compte fait, son cœur bat toujours pour son Bénin natal dont il rêve toujours, tôt ou tard, de faire un eldorado. Il est loin d’avoir dit son dernier mot sur la scène politique béninoise. L’Afrique aussi compte énormément pour lui. La preuve, il accepte d’apporter son expertise au premier salon virtuel des Produits et services inspirés de l’Afrique et l’Outre-mer (PSAO). Il a beau être en exil, mais sa plume et sa voix sont toujours au service d’une Afrique qui gagne.

Cyrille Kemmegne

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