Journaliste, productrice, artiste, consultante et présidente de l’association Cultures Et Solidarités, elle explique l’ambition de sa nouvelle production artistique.

Vous venez de réaliser un clip du titre « Mama Africa « origine » ». L’idée de ce projet ?

Le single Mama Africa « Origine » est extrait de mon album de 12 titres OSMOSE. Il figure parmi 3 autres chansons consacrées à l’Afrique. Le projet naît après la crise sanitaire du Covid 19. J’ai éprouvé le besoin de revenir à l’essentiel et de donner plus de sens à mon existence. Avec une expérience antérieure dans des chorales grégoriennes, classiques et gospels, c’était naturel de trouver cet équilibre dans la musique. J’ai un style éclectique ouvert sur le monde ; électro, Zouk, Reggaeton, rumba, cumbia, salsa… En tant que journaliste née et qui a grandi en Afrique, j’ai voulu parler du continent avec mes mots en réalisant que son histoire est jalonnée d’idées reçues qui n’ont rien à voir avec la réalité. C’est une chanson à la gloire de l’Afrique, mais aussi un hommage à ses héros d’hier et d’aujourd’hui. Elle relève les principaux freins au développement du continent et suggère modestement quelques solutions.

Vous racontez l’histoire de l’Afrique, en mettant en évidence ses héros africains et afro-descendants, mais aussi son patrimoine culturel et touristique. Pourquoi ?

En soulignant ces aspects, je cherche à dépasser les stéréotypes persistants et à révéler la véritable complexité de l’histoire africaine, tout en suscitant un intérêt renouvelé pour son riche patrimoine. Reconnaître l’Afrique comme le berceau de l’humanité et le creuset des civilisations permet de célébrer une histoire riche et diversifiée, tout en favorisant un dialogue interculturel et en encourageant le tourisme responsable sur ce continent aux multiples facettes, qui représente l’avenir de l’humanité. L’Afrique, en raison de sa position géographique stratégique, de ses vastes ressources naturelles, est d’une importance cruciale. Le continent est situé au carrefour de plusieurs continents, ce qui en fait une plaque tournante pour les routes commerciales et les échanges internationaux. Son contrôle maritime, avec des voies telles que le canal de Suez et le détroit de Bab el Mandeb, renforce davantage sa position géopolitique. Économiquement, l’Afrique dispose d’énormes réserves de ressources naturelles, notamment des minéraux tels que l’or, le diamant, le cuivre, le pétrole, le cobalt… Ces richesses naturelles suscitent l’intérêt des grandes puissances économiques mondiales qui cherchent à sécuriser l’accès à ces matières premières essentielles pour leurs industries. De plus, l’Afrique abrite un énorme potentiel agricole inexploité, ce qui en fait une zone d’investissement prometteuse pour la sécurité alimentaire mondiale. Les ressources humaines de l’Afrique sont également un atout majeur, avec une population jeune et dynamique. Cette jeunesse doit être fière de ses acquis et connaitre les nouveaux enjeux pour développer le continent et arriver à une souveraineté effective. Elle a juste besoin qu’on la reformate en donnant du sens à ses responsabilités pour libérer son plein potentiel.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pour réaliser cette production artistico-historico-patrimoniale ?

La réalisation de la chanson Mama Africa « origine » a nécessité un équilibre délicat entre la créativité artistique, la précision historique, la coordination logistique et la sensibilité culturelle. Les difficultés rencontrées ont été surmontées grâce à une collaboration étroite avec mon réalisateur franco-cubain Luis Manresa, à la recherche rigoureuse et à une compréhension profonde de l’importance de cette production en tant qu’expression artistique et contribution à la préservation du patrimoine africain. La rumba, récemment inscrite à l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, m’a semblée fédératrice comme identité sonore pour cette chanson panafricaine, comme ce fut le cas du premier tube symbole des indépendances africaines « independance cha cha » de Joseph Kabassélé avec le groupe African Jazz.

Recueilli par J.-C. Edjangué

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *