Ce Camerounais d’origine, vivant en région parisienne, vient de publier dans « Journal os Low Frequency Noise, Vibration &Active Control », une revue scientifique américaine, les conclusions d’une recherche sur « l’analyse numérique d’un processus d’extrusion des ceintures non métalliques pour carabines à canons composites et pistolets sans recul ».
Décidément, les Camerounais ne s’interdisent aucun champ en matière de recherche. Mbeh Etienne Fleuris, 36 ans, vient de publier une recherche sur « l’analyse numérique d’un processus d’extrusion des ceintures non métalliques pour carabines à canons et pistolets sans recul ». Un intitulé qui peut paraître rébarbatif pour les néophytes. « C’est dans le but d’avoir un grade et démarrer les études pour devenir professeur dans le domaine en question », explique-t-il, soulignant : « Je suis parrainé par une école en Chine et en France à Strasbourg, la capitale européenne. Dans cette optique, j’ai encadré deux étudiants pakistanais et trois étudiants chinois ».
Application pratique
Le sujet abordé a été passé au peigne fin pendant plusieurs mois. « J’ai commencé cette étude en 2019, j’ai envoyé l’article en novembre 2020, il m’a été retourné avec des remarques. Une fois la correction effectuée, j’ai ensuite renvoyé le document le 21 septembre 2021 pour un nouvel avis. La réponse définitive m’a été faite en novembre 2022, soit 2 ans après », relate Etienne Fleuris, persuadé que cette étude ne manquera pas de trouver rapidement un champ d’application pratique. « Au niveau de Chine, actuellement toutes les recherches scientifiques sont orientées vers l’armement. Le pays veut, en 2040, être premier mondial en matière d’armement notamment. Au départ, quand je commençais ce travail à Beijing university of science and technology, j’avais choisi d’étudier les lois pouvant être appliquées dans tous les domaines, particulièrement dans l’énergie renouvelable. Ensuite, on m’a dirigé à Nanjing, la plateforme de renom en matière d’armement, en l’expliquant que tout devait être focalisé sur la défense », confie encore le chercheur camerounais, avant d’insister : « Par ailleurs, au niveau de nos pays africains, nous avons actuellement une zone côtière très poreuse, facilement prenante par des mains invisibles. À la suite de cette observation que je me suis résolu à faire des recherches pour apporter ma pierre à la lutte contre l’insécurité côtière dans nos pays d’Afrique. Ce d’autant plus qu’étant en Chine, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup d’officiers supérieurs venaient d’Afrique pour se former dans les universités chinoises, pour 4 à 6 mois, aux frais de l’État. Nombre d’entre eux sont passés dans mon laboratoire. Or ça coûte une fortune. Ce sont d’ailleurs eux qui m’ont incité à venir faire des conférences au pays pour leur faire bénéficier de cette formation ». Mais pour Mbeh Etienne, des préalables doivent être respectés pour mieux sécuriser les côtes d’Afrique subsaharienne. « Il y a d’abord un problème concernant l’individualité. Il faut d’abord aller vers une intégration sous-régionale. Elle favorise la mise en place d’une expertise efficiente. Ensuite, il y a un problème de la formation qui suppose une véritable volonté individuelle et collective, bien évidemment également une volonté politique. Nombre de nos frères qui venaient se former dans mon laboratoire, étaient plus intéressés par les achats de marchandises ».
Auteur de plusieurs publications scientifiques dont sa célèbre analyse dynamique des fusées missile balistique à traineaux avec les nouveaux outils tels que Sim pack, publiée en 2019, aux éditions journal of Sound and vibrations ; analyse dynamique des poutres à grande hauteur fléchies, publiée en 2011 aux éditions journal of mechanic. Docteur en thèse en mécanique à l’université de sciences et technologie de Nanjing en république populaire de Chine, il est également membre de plusieurs associations panafricaines. Ingénieur de conception en technologie de construction industrielle, il a notamment contribué à l’élaboration en 2019 du rapport général sur les guerres des fusées missile balistique sur rail république populaire de Chine.
Par J.-C. E. à Paris