Notaire, à Paris, créatrice du Fonds de dotation Opéra Art Collection qui met en avant l’émergence des Collectionneurs d’Art africain et son universalité et la diversité culturelle du berceau de l’humanité, elle explique la naissance de son projet et ses perspectives. Renversant !
Le fonds de dotation Opéra Art Collection, dont vous êtes promotrice, organise au Grand Palais à Paris, du 18 au 22 février 2025, une exposition intitulée : « Féminité Racine et Renaissance ». Comment est né le fonds de dotation Opéra Art Collection et quels sont ses buts ?
Avant de répondre à votre question, permettez-moi, M. Edjangué, un préambule. Le fonds de dotation Opera Art Collection est né d’un constat effectué dans le cadre de ma fonction de notaire, lors de la gestion des dossiers impliquant les artistes. Il m’a été amenée à souligner plusieurs problèmes à travers les comportements des héritiers. On pouvait remarquer l’absence d’anticipation au sujet de la transmission des œuvres. Aucune personne n’avait été désignée pour conserver la propriété des œuvres dans le cercle familial ou en dehors. Par ailleurs, l’engagement des héritiers à vendre immédiatement les œuvres pour avoir de l’argent liquide, le cash, sautait aux yeux. Or, quand on aime ses œuvres d’art, on en prend le soin d’envisager la suite. Surtout, du vivant de personne détentrice des œuvres, artistes ou collectionneurs, il n’y avait par de protection juridique adéquate pour ces œuvres, encore moins de projet entrepreneurial pour leur gestion. Une fois ce constat dressé, je dois reconnaître que j’ai ensuite eu la chance de rencontrer des personnes passionnées de manière spécifique par l’art africain, bien que cet art souffre de préjugés, qu’il soit réduit à une vision parcellaire et rituelle de masques et de lances. De même, du fait de l’extrême richesse de la culture africaine, le fonds de dotation, tous les ingrédients étaient réunis pour que le fonds de dotation Opera Art Collection voie le jour. C’est donc de cette manière qu’est nés le fonds qui poursuit plusieurs buts. D’abord, la promotion de l’art africain à travers le soutien aux artistes de l’Art africain à travers le soutien aux artistes (financement et acquisition d’œuvres grâce à un réseau influent de collectionneurs, mécènes et institutions internationales). Puis l’organisation des expositions pour une meilleure visibilité des Artistes, à l’instar de « Collections Africaines », au Cercle National des Armées à Paris 8ᵉ arrondissement en 2023 ; « Conversation », à la galerie Mona Lisa, Paris 7ᵉ arrondissement, en 2024 ; « Féminité Racine et Renaissance », au Grand Palais, Paris 8ᵉ arrondissement (Champs Élysées), février 2025, dans le cadre de l’exposition national Art Capital ; Sans oublier les expositions permanentes organisées au sein de l’office notarial, Me Sorelle Bègue-Buchert, à Paris, 2ᵉ arrondissement, et les projets collectifs prévus cette année 2025. Par ailleurs, le Fonds propose un accompagnement multiforme : aux artistes d’Art africain ayant besoin de protection juridique solide et de visibilité accrue notamment en matière de droit d’auteur et des œuvres, constitution du droit de propriété des œuvres ; aux Collectionneurs passionnés d’Art africain soucieux de la valeur et de la transmission de leur patrimoine (fiscalité des achats et des ventes des œuvres d’Art, ainsi que celle liée à leur transmission) ; aux mécènes ou entreprises, désireux de soutenir l’Art africain et les projets philanthropiques liés aux galeries d’art spécialisées dans l’Art africain, en quête d’une expertise pointue pour leurs transactions ; aux héritiers de collections d’Art africain, ayant besoin d’un accompagnement pour gérer un patrimoine complexe. Enfin, le fonds contribue à la préservation du patrimoine artistique africain et à la gestion des structures destinées à présenter au public les richesses de cet Art, la diversité des créations, à travers des partenariats avec des institutions existantes.
La manifestation culturelle du 18 au 23 février 2025, au Grand palais, à Paris, sous le Commissariat de Mme Béatrice Dossou-Yovo, regroupe cinq artistes dont Francis Mbella, comme invité. Quels ont été les critères de sélection de ces artistes ?
Plusieurs critères sont pris en compte selon la vision défendue par le fonds, la compétence des artistes, leur rayonnement, la promotion de l’intergénérationnalité et le vivre ensemble. Mais aussi, au regard de la thématique générique, les artistes ont naturellement adhéré, en proposant des sujets sur l’éducation, la fertilité ou encore l’élévation de la femme.
En 2024, le fonds de dotation Opéra Art Collection exposait une partie de ses collections à la galerie Mona Lisa dans le 7ᵉ arrondissement de Paris, avec le succès que l’on sait. Quelles sont vos attentes de la grande exposition « Féminité, Racine et Renaissance » au Grand Palais, à Paris, du 18 au 22 février 2025 ?
Le fonds attend d’abord une meilleure visibilité pour les artistes et une meilleure cotation de leurs œuvres. On sait que quand on expose au Grand Palais, il y a une remise solennelle des attestations, émanant du Ministère français de la Culture. C’est une sorte de reconnaissance officielle décernée aux exposants. Ce d’autant plus que les critères d’exposition, dans cet espace prestigieux, sont très strictes.
Recueilli à Paris par J.-C. Edjangué