Journaliste, présentateur des journaux du week-end sur France 24, né à Limbé en Haïti, il est aussi écrivain. Il parle de son nouveau livre paru il y a quelques mois chez caraïbéditions.

Vous venez de publier chez votre nouveau titre chez Caraïbéditions. C’est quoi  « Vagabondages éphémères » ?

Vagabondages éphémères est un livre que j’ai voulu de littérature caribéenne et africaine. C’est une fiction qui tourne autour des questions liées aux ruptures, exils, rencontres et voyages, avec, parallèlement aux personnages principaux, deux blocs qui peuvent aussi paraître comme étant des personnages principaux, à savoir Haïti et l’Afrique.

C’est aussi un livre qui parle beaucoup d’amour…, est-il autobiographique ?

C’est effectivement un livre de polyamours. Mais, pas au sens où on peut d’emblée le penser. Certes, il y a un personnage un peu fou qui multiplie des histoires diverses et variées. Mais peut-être que, à travers la lecture, le lecteur ou la lectrice découvrira que ce personnage, même s’il a des amours physiques multiples et pluriels, il a aussi des amours qui n’ont rien de charnel, qui participent beaucoup plus de ses rencontres et voyages parmi lesquels il y a surtout sa rencontre avec l’Afrique. Non, ce n’est pas un livre autobiographique. L’apprenti romancier que je suis a puisé dans des histoires vues, lues, entendues, connues, pour pouvoir travailler. Mais tout ça, c’est de la matière brute. En réalité, le plus important, c’est comment arriver à faire littérature avec des histoires banales de la vie courante, comment arriver à leur donner un sens au sens littéraire du terme. C’est ce que j’ai essayé de faire. C’est un livre personnel, au sens où j’ai voulu pour un premier roman y mettre une bonne partie de mon âme. C’est pour rien que mon personnage est Haïtien, il aurait pu être Canadien, Slovaque. J’ai voulu qu’il soit Haïtien, exilé volontaire et son histoire débute quand il quitte son pays alors qu’il faisait le pied de grue devant une ambassade étrangère. En tant que journaliste, je suis parfois obligé de faire un peu de rétention de l’information au sens noble du terme, j’ai voulu que mon personnage dise ce que moi, je ne pouvais pas dire.

Je voudrais qu’on s’arrête au style d’écriture. Il est concis, précis, poétique… D’où vous est venue cette inspiration ?

J’ai essayé d’écrire le livre qu’entend que moi, lecteur, j’ai envie de lire. Il se trouve que je suis un amoureux fou du roman et de la littérature en tant qu’art. Dans le sens où elle n’a pas besoin de servir à quelque chose et pourtant elle est utile à tout. J’ai voulu que les mots soient au service de l’histoire et pas l’inverse. J’ai voulu aussi prendre mon temps, avec l’idée que ce soit vivant, qu’il y ait du rythme. J’ai voulu que ce soit un texte transversal, qui chante, qui fasse appel au conte, à la Lettre en tant que genre. Je suis heureux que le texte circule. C’est un texte qui fait la promotion des rencontres et des voyages. Je voudrais que le lecteur, la lectrice se souvienne qu’il n’y a pas mieux que les voyages et les rencontres pour pouvoir se confronter au reste du monde.

Réalisé à Paris par J.-C. Edjangué

*Philomé Robert, Vagabondages éphémères, 172 pages, Caraïbéditions, 2022.

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