Je suis une jeune femme âgée de 29 ans, vivant à Cotonou au Bénin, enceinte de mon premier enfant. La grossesse se passe au mieux, très bien même. Je vais régulièrement aux contrôles prénatales, je me porte à merveille et mon bébé grandit bien chaque jour. Je ne travaille plus pour me ménager, mais je mène une petite activité de vente pour ne pas m’ennuyer. J’ai d’ailleurs recruté une main d’œuvre. Je cuisine et elle s’occupe de la vente. Tout se passe très bien, ma famille est présente pour moi, mon partenaire également. Nous avons appris, il y a quelques semaines, que nous attendons une fille. Tout le monde attend ce petit ange avec impatience.

A la 26ème semaine, je fais une menace. Mon médecin a rapidement pris la situation en main, je suis mise sous un traitement particulier, j’arrête toutes mes activités, même domestiques et me mets au repos total. Quelques jours plus tard, je remarque que mes pieds commencent à enfler. Ma mère me rassure en me disant que c’est certainement les effets de la fin de grossesse. Je dors désormais avec des coussins sous mes pieds. J’en parle quand même à mon médecin qui me prescrit un médicament. Je ne le trouve pas très efficace et étant réticente aux comprimés, j’arrête le traitement avec plaisir.

Tout se passe toujours et comme à chaque mois, nous allons avec mon partenaire à la consultation prénatale. Nous sommes à la 29ème  semaine, mais mon médecin est malheureusement retenu et ne consulte pas ce jour- là. Heureusement, la super sage-femme qui suit ma grossesse depuis le départ est présente. Elle veut prendre mes constantes pour s’assurer que bébé et moi allons bien, en attendant que le médecin me reçoive dans une semaine.

Elle est un peu inquiète en voyant les œdèmes que j’ai aux pieds, elle prend ma tension qui est supérieure à la normale, c’est à 14.9. Elle me demande de faire une bandelette urinaire qui sors positive aux albumines. Je ne comprends pas vraiment de quoi il s’agit mais cela n’augure rien de bon. Je comprendrai plus tard que c’est le taux de protéines qui est en excès dans mes urines. Elle essaye d’écoute le cœur du bébé mais ne le perçoit pas immédiatement. N’ayant pas accès à tout le matériel du médecin, elle se sert d’un monitoring et arrive enfin à entendre le cœur de bébé. Me voilà rassurée, nous pouvons rentrer. La sage-femme me demande d’attendre dans le hall, je suis loin de m’imaginer ce qui va suivre. Mon médecin m’appelle directement sur mon téléphone pour m’expliquer que ma grossesse se complique. Les œdèmes, l’excès de protéines dans les urines et la tension artérielle élevée sont les signes d’une prééclampsie.

Je fais donc une prééclampsie, sévère selon le médecin. Il se passe un millier de choses dans ma tête. Je ne sais pas ce que c’est que cette maladie, suis-je en danger ? Est-ce que mon petit ange est en danger? Tout se bouscule. Le médecin nous explique que je dois être hospitalisée sur le champ, mais que cela ne se fera pas dans la clinique. Il ajoute que je vais être référée dans un hôpital public, car au cas où notre bébé arriverait en avance, elle sera prise en charge dans un service de néonatalogie. Il nous fait quelques propositions et nous laisse réfléchir. Après réflexion rapide, nous décidons que je serai référée dans un hôpital public, que nous appellerons hôpital du père et du fils ou maternité fleuve.

Nous sommes le 8 novembre 2022, je rentre récupérer des vêtements et nous allons directement aux urgences de la maternité fleuve. Je suis très mal accueillie et manifestement incomprise. On me pose un millier de questions et ne sachant pas quoi faire de mon cas, le Docteur en spécialité (DES) qui me reçoit rempli mal mon dossier, malgré mes propos clairs avant de me faire envoyer en salle de dilatation.

La salle de dilatation est une vulgaire salle avec des lits où toutes les femmes en travail restent plusieurs heures, le temps de passer en salle d’accouchement lorsque les médecins le décident. — Qu’est-ce que je fais là, je ne suis pas sur le point d’accoucher. Plusieurs personnes (médecin, infirmière, sage-femme) se rassemblent autour de moi, elles me demandent si je sens mon bébé. — Oui bien sûr, elle bouge bien. Elles discutent entre elles et viennent toucher chacune mon ventre à plusieurs reprises. Personne ne me parle. Elles me regardent avec une certaine tristesse que je ne comprends pas. Elles ne semblent pas me croire d’ailleurs lorsque je leur dis que ma petite fille bouge normalement.

Quelques minutes plus tard, une d’entre elles dit que je veux certainement savoir ce qui se passe — Yes please! Je ne suis pas un rat, dites-moi ce qui se passe. Elle m’explique alors qu’il semblerait que je fasse une HRP (hématome rétroplacentaire). C’est un décollement placentaire qui crée un caillot de sang. Elles ne me ménagent pas et quelqu’un ajoute que mon bébé est surement déjà mort, et si ce n’est pas le cas, si elle sort maintenant elle ne sera pas viable. Un autre médecin (un homme) vient les “aider” il touche à peine mon ventre et leur dit “vous avez votre diagnostic hein” repart l’air de rien.

— A quel moment nous en sommes arrivé là? JE VOUS DIS QUE JE SENS MON BEBE !!! Je suis désemparée. Après m’avoir annoncé toutes ces jolies nouvelles, elles décident de faire une échographie sur table. Elles sont surprises car on perçoit parfaitement le cœur du bébé. On remarque également qu’il y a un excès du liquide amniotique, mais rien de grave. Elles se dépêchent de changer le dossier car elles se sont totalement trompées de diagnostic.

Il est ensuite décidé que je serais transférée aux soins intensifs. Il est environ 15 heures, je suis affamée, je ne peux pas voir mes proches — Mais dans quel monde ai-je atterri? Je reste dans cette salle où j’entends les femmes sur le point d’accoucher crier de douleur. On appelle ma famille restée à l’extérieur pour m’acheter des médicaments, on me place une sonde urinaire, sans explication et on me met sous perfusion. On me fait une injection sur fesses, je ne sais pas de quoi il s’agit et l’infirmière qui la fait est incapable de m’expliquer ce que c’est. Pourquoi? Jusqu’à quand? Personne ne m’explique rien. Je reste là, seule, jusqu’à ce que je m’endorme.

Il est minuit quand un aide-soignant vient me récupérer avec une chaise roulante, on m’a trouvé une place en soins intensifs!

— Les soins intensifs ? — Mais je me sens bien, pourquoi je me retrouve ici ? Il y a plusieurs femmes à l’intérieur, une quinzaine de lit. Nous sommes alignées les unes en face des autres. Certaines sont enceintes, comme moi, d’autres ont déjà accouché, d’autres encore ont subi des avortements tardifs, je suis un peu perdue dans tout ceci. Ce qui est certain c’est que toutes, autant que nous étions, avions chacune nos problèmes.

La pièce n’était pas agréable. Mon traitement continu jusqu’au lendemain. On m‘explique en soins intensifs que je suis sous sulfate de sodium pour faire baisser ma tension artérielle. Les heures passent et je ne m’en rends compte que lorsque j’arrive à attraper mon téléphone portable pour donner des nouvelles à mes proches.

Le jour suivant, ma maman vient me voir tôt avec quelques vêtements et de la nourriture. Ça ne m’intéresse pas vraiment, je veux rentrer chez moi. Mais en y réfléchissant, je ferai tout pour la santé de bébé. Je ne comprenais pas vraiment ce dont je soufrais, on m’injectait juste des produits sans rien me dire, les médecins défilaient pour les visites médicales, ils me regardaient comme un rat de laboratoire. Tout le monde et n’importe qui a le droit de toucher mon corps, des personnes que je n’avais jamais vues de ma vie. Ce n’était jamais la même personne d’une visite à une autre. — Mon Dieu que c’est frustrant! Est-ce comme ça qu’on traite les patients dans notre pays ?

Je n’ai pas le droit de voir mon partenaire, ou ma famille. Ma mère, elle peut venir quelques minutes, une gentille sage-femme a réussi à faire entrer mon papa quelques secondes… C’est très dur psychologiquement. Pour moi et pour eux tous d’ailleurs. Ils n’avaient de mes nouvelles que lorsqu’on les appelait pour récupérer une ordonnance et ramener les produits. Je commence à me décourager, encore une fois, je ne comprends pas ce que je fais là. Je pensais aller bien.

Nous sommes mercredi 09, une aide-soignante vient me chercher en fauteuil roulant, je dois faire une échographie. Je ne suis pas vraiment inquiète, je sens mon bébé bouger. L’échographie confirme l’échographie sur table faite la veille. Le bébé va bien, il y a trop de liquide amniotique mais rien d’alarmant. Cette échographie révèle par contre que mon petit ange a encore la tête en haut, nous espérons qu’elle se retournera d’ici là. J’en suis persuadée, elle a encore au moins sept semaines pour se retourner avant de venir au monde.

Cette journée est pire que la précédente. Je m’accroche à la penser que je vais bientôt prendre mon bébé dans les bras et surtout que je vais quitter cet endroit. Je repense à la femme d’une connaissance qui a fait une crise d’éclampsie lors de son accouchement et a perdu la vie, laissant ses enfants. J’ai peur, mais j’ai espoir ; J’ai surtout la foi.

Jeudi 10, je suis toujours aux soins intensifs, un aide-soignant vient me chercher, en fauteuil roulant bien évidemment, cette fois-ci j’ai rendez-vous avec un cardiologue. On me fait passer un électrocardiogramme, et on m’envoie chez le cardiologue. Ce monsieur est certainement le cardiologue le plus rassurant de la terre. De tout ce qu’il disait, je retiens juste que je dois faire une échographie du cœur car si il ne peut pas voir l’état de mon cœur, “je peux mourir, ma fille peut se noyer dans le liquide amniotique ou mourir après sa naissance” Je le disais tantôt, le cardiologue le plus rassurant de la terre.

Je sors de là en pleurs, j’en parle à ma mère et j’écris tout de suite à mon médecin traitant qui me rassure qu’aucun bébé ne se noie dans le liquide amniotique bien qu’en excès et que mon traitement fonctionne. Effectivement, on me redonne un peu d’espoir ce jour-là. Il semblerait que le traitement fonctionne. Ma tension artérielle semble se stabiliser donc il est décidé que je sois transférée dans une chambre d’hospitalisation. J’y resterai quelques jours en observation et si tout va bien je pourrais rentrer chez moi (enfin !!!). Cette journée a mal commencé mais se termine mieux. On me trouve une chambre, plus intimiste, il y a deux lits dont un déjà occupé. Dans cette chambre, mon partenaire et toute ma famille peuvent rester, sauf la nuit et pendant les heures de visites médicales, ça me fait beaucoup de bien. Pour la première fois depuis plusieurs nuits, j’ai l’esprit plus tranquille et j’ai foi que tout se passera pour le mieux.

Vendredi 11, je suis réveillée à 5h du matin par l’équipe soignante qui est de garde. On prend mes constantes on m’a laissé me reposer jusqu’à la prochaine visite médicale qui se fait aux environs de 11, 12h.

Le médecin qui me voit ce jour-là, me reconnais… elle faisait partie de l’équipe qui m’a reçue en salle de dilatation, mardi à mon entrée. Elle me demande comment je vais et prends le temps de m’expliquer un peu comment mon état évolue. C’est bien la première fois qu’un médecin prend le temps de me parler ici. Elle me demande si j’ai reçu deux doses d’un médicament sous forme de piqure. — Oui docteur, d’ailleurs qu’est-ce que c’était ? Il s’agit en fait d’une injection qui sert à favoriser la maturation des poumons du bébé, car à ce stade, il est encore petit mais vu ma condition, risque d’arriver plus tôt. L’objectif serait que ma grossesse atteigne la 34ème semaine ou tout au moins la 32ème. Je suis assez rassurée par ses explications. Je suis plutôt sereine sur le fait que ma fille attendra au moins la 32ème semaine, enfin … j’espère.

Un peu plus tard, un étudiant en médecine et un professeur viennent ensuite me voir, pour me dire d’être prête dans quelques minutes car cet étudiant est en examen et fera son test clinique sur moi. On ne demande pas mon avis, je ne signe aucun document, je suis contrainte de laisser ce jeune étudiant me poser toutes les questions qu’il veut, des questions très intimes, je me sens humiliée et violentée. Je suis en colère. Il m’examine ensuite. — Pourquoi je laisse cet enfant me toucher alors qu’il n’est pas mon médecin. IL N’EST MEME PAS ENCORE MEDECIN !!! Oh ! je suis très en colère!! Mais je sais que je n’ai pas vraiment d’autre choix que de le laisser faire. Je me fiche pas mal de la note qu’il obtiendra, je veux qu’on me laisse tranquille. Ils restent une quinzaine de minutes et finissent par partir.

Je reprends mes esprits et passe une bonne journée, avec ma famille et des amis qui passent du temps avec moi. Il faut savoir que j’ai pris plusieurs kilos en peu de jours, les œdèmes aux pieds ne diminuent pas. Ma petite sœur se moque gentiment de moi, elle trouve que mes doigts sont comme des gants de latex remplis d’eau, je vous laisse imaginer à quel point elle veut dire que mes doigts sont enflés.

Je ne me reconnais pas dans le miroir, en quelques jours, mes yeux ont enflés, mes joues également, “je suis vilaine en fait, qu’est-ce que cette maladie me fait?” Je n’ai même pas la force ni le temps de me plaindre ou de pleurer. Tout se passe si vite, il faut que ça se termine.

Avant de poursuivre, je veux que vous sachiez pourquoi je raconte cette histoire. Je n’étais pas sûre de la raconter de sitôt, mais il s’agit de mon histoire, elle fera à jamais partie de moi, et définira pour toujours qui je suis, qui je serai. Chaque phrase est longue et difficile à écrire, mais il faut que ça sorte. Je dois accepter ce que j’ai vécu afin d’avancer. Il faut vraiment que ça sorte. Cela ne fera pas de moi une personne méchante ou aigrie, mais j’aurai beaucoup appris de cette maladie. Je suis désolée pour toutes les personnes qui subissent les défauts de notre système sanitaire. Je suis même désolée pour le personnel médical qui traite les gens comme des rats. Les autres qui sont bienveillants et dévoués, soyez remerciés et bénis.

Revenons à mon histoire! Dans la journée du vendredi, un médecin est venu m’examiner et m’a demandé de faire une échographie sur table. Une gentille aide-soignante vient me chercher pour aller faire l’échographie en salle de dilatation (toujours cette salle, que j’affection peu). Pour l’échographie sur table, je suis allongée pendant une demi-heure, un drôle d’appareil est attaché à mon ventre, ça sert à mesurer la fréquence cardiaque de bébé. Je vous avoue que je ne suis pas certaine de ce que j’écris là. Personne ne m’a jamais dit à quoi sert cet appareil, j’ai deviné. Une demi-heure plus tard, la personne qui m’a installé revient retirer l’appareil. — Tout va bien madame, votre bébé va très bien. Je pousse un ouf de soulagement et la gentille aide-soignante me ramène dans ma chambre.

Samedi 12, la journée commence et se déroule bien. Il semblerait que ma tension se stabilise et je pourrai certainement rentrer assez tôt. Ma famille vient me voir. Mon chéri en profite pour souffler un peu, ça fait plusieurs nuits qu’il dort dehors à l’hôpital, à attendre. Cette situation est éprouvante pour tous. Néanmoins, nous profitons de chaque petit moment, tout le monde est très positif autour de moi, ça me permet de garder l’espoir.

Le soir aux environs de 19h, je suis avec l’une de mes petites sœurs, attendant impatiemment mon diner quand les infirmières passent prendre ma tension, c’est apparemment à 16. Elles me demandent si j’ai un stress particulier. — Absolument pas! j’essaye au contraire de rester zen. J’ai passé l’après-midi à rire avec ma sœur, tout se passait bien (je pensais…).

L’infirmière part et revient quelques minutes plus tard. — Nous devons vous conduire en salle de dilatation pour une échographie sur table, votre tension artérielle n’est pas bonne. — (On aurait dû m’hospitaliser dans cette salle, j’y vais trop :).

Je suis un peu perdue, j’ai fait cette échographie hier, on m’a dit que tout allait très bien. Je vais quand même avec l’infirmière, une aide-soignante est venue me chercher en chaise roulante. Une fois dans la salle, on m’installe, c’est parti pour une demi-heure. Là je suis inquiète, mais je me sens plutôt bien, je ne comprends pas pourquoi mon corps me trahit de la sorte. La demi-heure passe comme trois jours. J’entends un médecin dire au loin — on la transfère immédiatement aux soins intensifs. — Moi? Pourquoi ? Evidemment, personne ne me répond.

On me ramène donc à nouveau aux soins intensifs, les sages femmes et certaines patientes qui m’ont reconnu sont surprises de me voir à nouveau là. Ma famille arrive au même moment; heureusement. Je leur dit, en larmes que je retourne dans l’unité des soins intensifs. mon téléphone et mes affaires sont dans la chambre d’hospitalisation… Ma petite sœur y est aussi, avec mon partenaire. Je n’ai pas le temps de les voir. On me fait parvenir mes affaires, et mon diner qui a fini par arriver. Je n’ai plus faim. Je me sens faible. Ma maman et mes sœurs sont autorisées à rentrer dans la pièce. Elles font le lit qui m’est attribué, maman s’assure que je mange un peu et elles repartent. Je suis à bout ce soir! Je veux juste dormir. On me fait des injections et je prends mes médicaments. Je m’endors, à chaque jour suffit sa peine.

Dimanche 13, je dors beaucoup. Je n’ai pas de traitement particulier. Il semblerait que ma tension artérielle ne revient pas à la normal. Je ne veux pas penser au pire. Je dors beaucoup, j’ai à peine la force de prendre une douche, je déteste croiser mon reflet dans le miroir. Ce visage boursouflé ne me ressemble pas. Mais une chose me rassure et me redonne le sourire, c’est de sentir mon petit ange bouger dans mon ventre. Elle va bien, j’irai bien pour elle. Je communique peu avec mes proches à l’extérieur, je dois me reposer pour que cette tension artérielle diminue.

Ma maman vient me voir dans la soirée. Je n’ai pas envie qu’elle rentre. Je lui ai demandé de rester pour que mon chéri rentre, je le sais épuiser. Maman me dit qu’elle ne pourra pas rester cette fois, mais une jeune fille qui travaille pour moi va rester. Je ne veux pas qu’elle reste. J’ai un frère qui est infirmier, je préfère que lui reste, il est entre ses gardes et l’hôpital pour veiller sur moi, depuis le début. Je ne veux pas rester seule, même si personne ne peut dormir avec moi, je serai tranquille de savoir que quelqu’un est dehors pour moi.

Je ne sais pas l’expliquer mais je sens que ce n’est pas le soir pour que juste la jeune fille reste avec moi. On convient que mon frère rerestera. Les autres rentrent tous se reposer. Je mange et je m’endors aux environs de 21h, 22h. J’ai quelques petites douleurs pelviennes, mais ce n’est certainement rien, je me dis que c’est le lit et ma position qui font que j’ai des douleurs dans les jambes, qui remontent jusqu’à mon bas ventre. C’est vraiment minime. On verra demain si ça passe.

La douleur n’attendra pas le lendemain, 00h50, j’entends comme un bruit venant de l‘intérieur … la poche des eaux vient de se rompre… Ce n’est pas possible!! J’appelle une des sages femmes de garde dans la salle, elle vient constater, surprise. Il y a beaucoup d’eau; l’échographie avait bien révélé qu’il y en avait en excès. Je ne panique pas, je me lève. Je prends mon téléphone. 00h54: — Chéri, je viens de perdre les eaux. J’appelle ma maman. — Maman, tu peux revenir ? Ne t’inquiète pas, il n’y a rien de grave, mais j’ai perdu les eaux… Amenez moi des affaires, tout est mouillé. Je raccroche.

Par Monsoyi

* A venir : le jour où j’ai perdu mon bébé, mon ange.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *