Le Sommet extraordinaire de la CEDEAO, à Accra, dimanche dernier, a joué l’apaisement dans la fermeté.
La montagne aura accouché d’une souris. Lors du Sommet extraordinaire, dimanche 3 juillet, à Accra, des chefs d’États et de gouvernement de la Cedeao, les dirigeants, tout en restant « vigilants », ont décidé de lever les sanctions commerciales et financières prises depuis janvier contre le Mali. Les hommes en tenue de Bamako ne peuvent plus arguer du complotisme que leurs partisans avançaient systématiquement lors des manifestations pour justifier leur opposition aux mesures de la CEDEAO. La transition est priée d’appeler de tous ses vœux le retour à l’ordre constitutionnel.
Les juntes et la présidentielle
Les chefs d’État ouest-africains ont expliqué que conformément à la charte, à Bamako comme à Ouagadougou, les militaires de la junte ne peuvent pas être candidats à l’élection présidentielle. L’adoption d’une nouvelle loi électorale au Mali ouvrant la voie à la candidature d’un militaire à l’élection présidentielle reste un point d’achoppement dans les négociations. La levée de l’embargo sur les transactions commerciales et financières, très attendue au Mali, pays sous le coup d’un conflit qui dure depuis une décennie, et où les négociations entre la junte et la CEDEAO semblent interminables. Le Mali a manifesté ces derniers jours se sa volonté à voir l’allègement des sanctions de la CEDEAO., allant jusqu’à proposer, le 17 juin une nouvelle loi électorale et la mise en place d’une commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution ; le 29 juin, un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024, le référendum constitutionnel à mars 2023, et les législatives entre octobre et novembre 2023.
La Guinée doit harmoniser son calendrier
Concernant le Burkina Faso, la CEDEAO a exigé à la junte qui voulait une transition de 36 mois de revoir sa copie. « Aujourd’hui, tout le monde est d’accord que c’est 24 mois de transition à compter du 1er juillet 2022 », a expliqué à l’AFP un participant au sommet.
Lors de sa visite le 2 juillet à Ouagadougou, le médiateur de la CEDEAO, l’ex-président nigérien Mahamadou Issoufou, semble avoir convaincu la junte au pouvoir, depuis fin janvier, de ramener la durée de la transition de 36 à 24 mois, allant à l’encontre des dates envisagées par les autorités du Faso : 24 décembre 2024 pour un référendum constitutionnel et du 25 février 2025 pour la tenue d’élections législatives et présidentielles.
Le nouveau calendrier de Ouagadougou, est très attendu. Quant à la Guinée, elle a obtenu un délai d’un mois pour s’harmoniser avec les chronogrammes malien et burkinabé. Au risque d’être à son tour frappée par les sanctions économiques et commerciales, comme ce fut le cas pour Bamako.
La Rédaction de Newsafrica24