La production du café africain et martiniquais sera au centre de la réflexion lors du 2ᵉ Salon des Produits et services inspirés de l’Afrique et de l’Outre-mer(PSAO), les 1er et 2 juillet 2022, à Douala, au Cameroun.

C’est en Afrique, dans la région de l’Éthiopie, à l’est de la vallée de Kaffa qu’est né le café, l’Arabica. Avant d’en consommer sous sa forme actuelle (breuvage liquide), les autochtones formaient une pâte compacte avec la cerise, qu’ils mâchaient afin de rester éveillés. Une autre variété, le Robusta, est également produite en Afrique. Les pays membres de l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et Madagascar(ACRAM)  étaient réunis à Lomé, la capitale togolaise, le 27 mai 2022, autour de la question : « Comment transformer et promouvoir la consommation des cafés robusta d’Afrique et Madagascar ? ». Les principaux pays d’Afrique producteurs de café sont l’Éthiopie, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, Madagascar, et la Tanzanie. Les pays du continent ayant les plus faibles productions de café sont Sao Tomé-et-Principe, le Cap-Vert, le Bénin, le Gabon, le Cameroun et les Comores.

Difficultés

Aujourd’hui, en dépit de la très grande qualité de ses cafés, les pays producteurs d’Afrique restent confrontés à de nombreux défis : une compétition internationale forte face à des productions industrialisées, un vieillissement des producteurs et un problème de renouvellement des générations rendent l’avenir de la production de café Africain incertain. Le café est la première matière première en volume échangée dans le monde et les revenus des caféiculteurs dépendent des cours de bourse, très volatiles. Ces cours sont impactés par les niveaux de production mondiaux, et surtout en Amérique Latine, gros producteur d’Arabica. Les pluies, les conditions climatiques impactant les rendements des exploitations, les investisseurs réagissent à ces actualités, ce qui impacte directement les revenus des producteurs de café.

En dessous de 100 cents la livre de café, les producteurs peinent à couvrir leur frais de production. Face aux revenus fluctuants du café, les producteurs s’orientent vers d’autres types de cultures. Cependant, depuis plusieurs années, le développement des cafés de spécialités, proposant une meilleure rémunération au producteur, offre de nouvelles perspectives à la culture de café. Le prix du café de spécialité ne se basant pas uniquement sur le cours de bourse, mais aussi sur les qualités du produit, cela permet aux producteurs de tirer un meilleur prix de leur production

Le café, une véritable passion en Martinique

C’est au XVIIIᵉ siècle, en 1720, que le café est introduit en Martinique, par le Capitaine Gabriel Mathieu de Clieu, chargé de ramener un plan de caféier Arabica aux Antilles. Planté au Prêcheur, il donne sa première récolte en 1726. Mais en 1800, la culture du café est abandonnée au profit de celle de la canne à sucre. Il aura fallu une étude du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), en 2014, pour qu’une prospection soit effectuée. Les premières plantations (4 ha, 10 planteurs) ont démarré en 2017. Les zones de Morne Vert, Fond Saint Denis et Bellefontaine ont été ciblées pour la qualité de leur sol et leur climat. 3 ans plus tard, en octobre 2019, a lieu la première récolte sur ces parcelles expérimentales. En 2020, la valorisation et la communication sur la filière caféiculture a contribué à mieux faire connaître le produit, y compris à l’international. Des clients américains et japonais se sont engagés à acheter 30% de la production.

Par Jean-Célestin Edjangué

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