C’est le souhait formulé par SEM. Thierry Marchand, l’Ambassadeur de France au Cameroun, lors de l’acte 3 de cette rencontre, samedi au Palais du Luxembourg, à Paris.

Un très bon cru. Les amateurs de belles arômes et beaux cépages en conviendront.

La 3ᵉ édition de la Journée d’Échanges Cameroun-France, ce samedi au Palais du Luxembourg, le Sénat français, est définitivement entrée dans la mémoire des archives d’EFRACAM, l’association des élus et professionnels en France d’origine ou de nationalité camerounaise, qui a réuni pour l’occasion, plus d’une centaine de personnes venues du Cameroun, de France, d’Allemagne… et même du Nigéria.

Après l’accueil des invités, l’exécution des hymnes nationaux des deux pays, la Marseillaise française et le chant du Ralliement camerounais, une minute de silence a été observée en la mémoire de Martinez Zogo, journaliste-présentateur camerounais, Directeur de la radio Amplitude FM, enlevé le 17 janvier dernier, torturé, assassiné et dont le corps mutilé a été découvert cinq jours plus tard, le 22 janvier, à Ebogo, dans la région de Yaoundé.

« Relation de partenariat »

Les différentes allocutions de circonstance ont permis de planter le décor de la rencontre. À commencer par le mot de bienvenue de M. Rachid Tamal, Sénateur du Val-d’Oise, qui a permis la tenue de cette réunion dans cette institution prestigieuse de la République française, puis celui du président d’Efracam, qui a rappelé l’objet de création de l’association et la revendication de la double appartenance culturelle de ses membres : « Nous refusons de choisir entre la France et le Cameroun, parce que nous sommes le produit de cette double culture », a affirmé le Dr. Blaise Ethodet Nkakè.

SEM. André-Magnus Ekoumou, il a loué « le rôle d’Efracam dans le travail de rassemblement et soutien de toutes formes d’actions dans le cadre de partenariat entre la France et le Cameroun », qui sont autant d’opportunités en faveur de la jeunesse, en droite ligne du discours sur la jeunesse du chef de l’État du Cameroun, Paul Biya. Le chef de la diplomatie camerounaise dans l’hexagone a par ailleurs indiqué que l’Ambassade est impliquée dans le la coopération décentralisée avec l’association des Communes et villes unies du Cameroun ou avec l’association des régions du Cameroun, et qu’elle participera, le 28 avril prochain, à une rencontre internationale organisée par l’association internationale des Maires francophones ». Quant à SEM. Thierry Marchand, Ambassadeur de France au Cameroun, il s’est excusé de ne pas être présent physiquement à Paris pour cette 3ᵉ édition de la Journée d’Échanges Cameroun-France : « Je participe actuellement à Maroua à l’observation des produits concrets de la nouvelle coopération entre le Cameroun et la France. Une coopération dans tous les domaines, scientifique, universitaire, santé, soutien à l’entrepreneuriat dans tous les domaines d’activités », a-t-il expliqué, précisant : « Il n’existe plus de coopération entre la France et le Cameroun, mais une relation de partenariat dont les intérêts et gains réciproques sont plus d’infrastructures, plus de sécurité, plus de chance de préserver le climat et la biodiversité, plus d’échanges commerciaux qui supposent l’abandon d’une logique de rente au profit d’une autre logique ».

« Les crispations de la double nationalité »

Outre les deux invités spéciaux (Denise Epoté de Tv5 et Bernardin Assiéné de l’ONU) l’invité d’honneur, le Premier ministre Henri Lopes, arrivé sur fauteuil roulant, car atteint d’un cancer depuis plusieurs mois, les deux tables-rondes sur « Les nouvelles formes de coopération entre le Cameroun et la France » puis « la double nationalité au Cameroun et en France », ont donné lieu à des échanges intéressants, voire particulièrement âpres.

Introduites respectivement par Maître Serge Bakoa, ancien Président et Président d’honneur d’Efracam et Cyrille Mbiaga, Enseignement, auteur et Spécialiste des questions sur les diasporas camerounaise et africaine, avec des intervenants de très haute facture(M. Arnaud Ngatcha, adjoint au Maire de Paris en charge de l’Europe, des Relations internationales et de la Francophonie ; Mme Reine Essombmadje, Dg d’Evolving Consulting ; M. Franck Ndouka, Banquier privé à la Société Générale au Luxembourg et Président de The Okwelians Overseas pour le premier pannel puis Nelie Lecki, Avocat aux Barreaux de Pontoise et du Cameroun, Caline Kamya, Avocat, pour le deuxième pannel). Ces dernières ont directement interpelé l’Ambassadeur Ekoumou : « En 2009, le président Paul Biya avait, lors d’une visite officielle en France, annoncé que la question de la double nationalité serait examinée dès son retour au Cameroun. Nous sommes en 2023 et toujours pas de nouvelle. Qu’en est-il ? ». Réponse : « La nationalité est une affaire personnelle, individuelle. Si prends l’exemple de Manu Dibango, qui de son vivant, n’a jamais voulu autre nationalité que camerounaise ». Réaction dans la salle : « Tout le monde n’est pas Manu Dibango. Sa notoriété mondiale lui valait d’obtenir un visa partout ». Face à crispation et la passion du sujet, SEM. André-Magnus Ekoumou a déclaré : « La question de la double nationalité est inscrite dans le projet de réforme du Code de la famille au Cameroun. C’est un long travail qui demande patience ».

Le rapport général de la séance, dressé par Pierre De Gaétan Njikam Mouliom, Vice-Président d’Efracam, a obtenu l’adhésion du public présent par des applaudissements nourris.

Le 4ᵉ acte de la Journée d’Échanges Cameroun-France devrait se tenir à Yaoundé au Cameroun cet automne, selon le souhait de l’Ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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