L’intellectuel, Pr de droit, homme politique et écrivain a parlé aux diasporas du berceau de l’humanité au forum images des Halles, samedi dernier.

« Le temps des diasporas ? Les nouveaux rapports des diasporas avec l’Afrique ». Le thème de réflexion et de partage s’annonçait alléchant. Samedi dernier, 27 mai 2023, la somptueuse salle polyvalente du forum des images, aux Halles, dans le 4ᵉ arrondissement de Paris, la capitale hexagonale, était pleine comme un œuf. Et on peut dire, en se basant sur l’applaudimètre, que le double évènement du jour a tenu toutes ses promesses. Puisque dans la foulée, après la conférence, la cérémonie de dédicaces de « L’urgence de la pensée » et le « Traité de droit constitutionnel et institutions politiques au Cameroun », des ouvrages parus respectivement en 1993 et 2021, a duré plusieurs heures. « Vous êtes déjà engagés pour le réveil. J’en profite donc pour saluer les efforts poursuivis depuis toujours dans ce sens par les diasporas. Que de tels efforts aient réussi ou pas, peu importe. C’est sur la fondation de ces efforts que doit se construire la renaissance de l’Afrique ». Maurice Kamto a d’entrée de jeu mis son auditoire dans de meilleures conditions d’écoute. Pour lui, « le réveil des diasporas doit contribuer au réveil de l’Afrique pour que vienne le temps de l’Afrique ». Comment ? « En passant d’une diaspora des lamentations, qui passait le temps à rappeler justement les ravages causés par l’esclavage et la colonisation, à une diaspora à cran, qui redresse l’échine et qui est habitée par un désir d’auto affirmation, s’assume pleinement comme force de propositions et d’actions », explique-t-il, ajoutant : « Quand on constate un fait, on se demande comment on fait pour le résoudre, pour le dépasser. Et je suis heureux de constater que les diasporas africaines n’en sont plus au stade des lamentations ».

« Les cinq piliers nécessaires »

Le Pr Kamto, en expert du droit, prescrit les cinq ordonnances permettant aux diasporas africaines de mieux gérer leur contribution au développement de l’Afrique : « D’abord, avoir une pensée stratégique pour définir les ambitions, en fixant les objectifs et définissant les moyens pour les atteindre. Ensuite, se mettre en réseaux afin de créer des synergies d’actions efficaces. Puis, identifier les domaines d’actions prioritaires pour le transfert des compétences et des savoirs faire, indispensables pour accélérer le développement de l’Afrique et la doter de capacités d’autonomie stratégiques. Contribuer à l’émergence sur le continent des champions africains dans le secteur privé et les autres espaces prioritaires. Cette classe moyenne montante est un marché fabuleux de 300 à 400 millions de personnes. Si l’Afrique est préparée, ce sera extraordinaire. Si elle ne l’est pas, ce sont les autres, mieux préparés, qui en profiteront. Enfin, contribuer aux changements de paradigmes dans le domaine éducatif et culturel, en appuyant ou en créant les structures de formation majoritairement orientées vers la formation scientifiques et techniques, d’une part, et en contribuant au contrôle de la production des contenus culturels ainsi que les moyens de promotion et de diffusion des valeurs ». À l’issue de sa démonstration, Maurice Kamto a accepté de prendre cinq questions du public, pour respecter les contraintes horaires et logistiques. Ce qui lui a permis de parler des sujets complémentaires à son exposé, avant d’enchaîner avec la cérémonie de dédicaces de deux de ses ouvrages.

J.-C. E.

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