Journaliste au Maroc Hebdo, il a couvert la conférence de presse de lancement du Salon International de l’Édition et du Livre, à Rabat, le 27 mai dernier. Un salon, habituellement organisé à Casablanca, mais qui n’a pu se tenir l’an passé, Covid-19 oblige
Vous venez d’assister à la conférence de presse de lancement de la 27ᵉ édition du SIEL, ici à Rabat. Qu’en avez-vous pensé ?
Ma première impression est d’abord en relation avec le changement de lieu, de ville hôte. Ce changement, comme l’a dit M. Le Ministre de la Culture et de la Communication, se justifie par deux principales raisons : la première chose, c’est d’abord que Casablanca n’est pas disposée à accueillir un évènement d’une telle ampleur ; la deuxième raison, c’est que Rabat a été consacrée, depuis quelques mois, capitale africaine de la culture pour l’année 2022. Ce qui n’est pas rien, ce qui justifie pour moi le fait de choisir la littérature africaine comme invitée d’honneur.
Vous avez questionné les organisateurs sur le problème de l’analphabétisme, demandant notamment à quoi sert un salon si l’on ne fait pas le point sur ses retombées directes en matière de lutte contre ce fléau. C’était bien cela le sens de votre interrogation ?
Parlons Afrique, pas seulement du Maroc. Il y a beaucoup de grand salon du livre et de l’édition. Mais on ne mesure pas le retour sur objectif, c’est -à-dire l’impact ou les retombées positives sur la lecture. L’une des raisons qui font que le livre se vend mal en Afrique, bien au-delà du Maroc, c’est que les gens ont tendance à oublier les vertus que procure le livre, la lecture. Pour moi, tenir un salon de cette envergure doit s’accompagner une évaluation sur le marché du livre, l’impact sur les différents publics…
Un mot sur votre journal, Maroc Hebdo. Comment est-il né ?
Maroc hebdo a été créé en 1991, par Mohamed Sélani, ancien journaliste de l’Equipe, Jeune Afrique, qui faisait partie du syndicat français des journalistes. Il est rentré au bled, au Maroc en 1990. Il a créé ce journal, d’abord comme tabloïd, puis, vers le début des années 2000, on l’a transformé en magazine d’information générale, mais à tendance beaucoup plus politique. On suit l’actualité, c’est elle qui nourrit un peu le journaliste. Nous, on s’intéresse beaucoup actuellement, à ce que nous appelons, nous « Une révolution sociale ». On sait tous qu’en juillet 2020, sa Majesté le Roi Mohamed 6, dans son discours royal à l’occasion de son intronisation, a initié un grand chantier, celui de la généralisation de la couverture sociale pour tous les Marocains. Quand on sait un peu ce qui se passe, même dans des pays développer, comme les États, qui n’ont pas de couverture sociale, c’est une grande avancée. Mercredi, 25 mai, il y a eu une annonce très importante, à Rabat, concernant la couverture médicale au profit des agriculteurs. Déjà que le Maroc est un pays agricole, par excellence, avec 1,6 million d’agriculteurs qui vivent dans leur écrasante majorité dans la précarité. Ils ne sont pas déclarés, ils ont des salaires dérisoires… C’est donc une bonne chose que cette couverture médicale au profit des agriculteurs.
Merci Mérouane Kabbaj de nous avoir reçus, ici à la Bibliothèque nationale à Rabat,
C’est moi qui remercie pour cet entretien.
Recueilli à Rabat par Jean-Célestin Edjangué