Ils sont originaires du Cameroun, du Gabon ou du Bénin. Inscrits à l’École internationale de graphisme de Cotonou. Je les accoste sur les marches du Palais des Congrès de la capitale béninoise où ils attendaient la suite de la semaine du numérique, lancée le 6 novembre et qui se poursuit jusqu’à ce vendredi, 10 novembre 2023

« Nous avons le sentiment d’être écartés des processus et centres de prises de décisions, comme si nous ne comptons pas vraiment aux yeux des décideurs ». Ibrahim Nakura Mouhamadou est comme la plupart de ses camarades et conscrits désabusés. Il a l’impression que les jeunes Béninois sont plus ou moins marginalisés, que leurs opinions ne sont pas toujours prises en compte, alors qu’ils veulent apporter leur contribution à l’édification du Bénin nouveau. Lesso Saïd, lui aussi étudiant à l’EIG, ajoute que : « le gouvernement n’appuie pas vraiment comme il faut les jeunes dans leurs aspirations, pour réaliser leurs rêves. Si un jeune a un projet de création d’une startup, par exemple, il n’est pas pris au sérieux. Surtout quand on vient d’un milieu pauvre. C’est dommage, mais bon. On espère que les choses vont s’améliorer ».

Le constat dressé par ces jeunes de l’École Internationale de Graphisme, à Cotonou, au Bénin, n’est malheureusement pas nouveau. De jeunes Africains et afro-descendants le disent depuis plusieurs décennies maintenant, ils sont exclus de la construction de leur pays et de leur continent, dans une Afrique où les moins de 25 ans représentent 66 à 70% d’1, 3 milliards d’âmes qui forment la population totale du Berceau de l’humanité.

Par J.-C. É. A Cotonou

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