Lorsqu’il y a 5 ans, en mai 2017, Emmanuel Macron est élu président de la République en France, à l’âge de 39 ans, dans l’hexagone et dans le monde, on scrute avec intérêt les premiers pas, jours, mois, les premières semaines, années de ce locataire atypique de l’Élysée, qui a la tête du gendre idéal, derrière ses yeux bleus et le visage juvénile, frais. Il est alors le plus jeune président de la Vᵉ République, un régime voulu par le Général de Gaulle, en 1958, avec les pleins pouvoirs au Chef de l’État. Il n’est d’ailleurs pas sûr que le grand Général pensait qu’un jour les français confieraient clés du Palais à un jeune trentenaire, au milieu de prétendants dont certains pourraient bien être son père, voire grand-père. Les moindres gestes et paroles de celui qui porte le prénom prédestiné d’Emmanuel, « Dieu avec nous », en Hébreux, sont passés à la loupe pour tenter d’y déceler une anomalie qui ferait de l’homme un ignorant des règles, us et coutumes nécessaires pour mener à bon port le bateau France. À vrai dire, nombreux sont ceux, à l’instar du capitaine du Titanic, espéraient en secret que la barque conduite par le commandant Macron coule sûrement, et que l’on ferme la parenthèse entrouverte. Déjà, lors du lancement de son mouvement « En Marche », peu de temps avant de se présenter devant le suffrage des français, le mépris avec lequel ce nouveau marcheur était traité, laissait présager tout le mal que ses détracteurs en attendaient. Que n’attend-on pas entendu ? « Emmanuel Macron et En Marche sont un catalogue printemps-été qui ne passera pas l’hiver », avait jugé François Fillon, convaincu que c’est lui qui sera à l’Élysée, avant que le ciel ne lui tombe sur la tête… « En Marche, c’est une armée de Playmobil » qui ne connaît rien à la politique et donc qui est voué à disparaître aussi vite qu’elle s’est mise en route, avait renchéri un autre membre du parti Les Républicains(LR). La suite, on la connaît. Emmanuel Macron a été élu par les Français face à Marine Le Pen dont la prestation inqualifiable de médiocrité lors du débat d’entre les deux-tours, a fini par officialiser son incompétence et sa disqualification pour présider aux destinées de la France.
Prime à la compétence
Un peu plus de 50% de la population mondiale a 30 ans. Un âge jeune, considéré à tort ou à raison comme immature, peu expérimenté, désinvolte, insouciant… La réalité semble de plus en plus battre en brèche ce préjugé défavorable, nombre d’études et enquêtes sur ce que sont les jeunes aujourd’hui, en 2022, montrent en effet que d’une manière générale, les jeunes générations de 20-29 ans, sont tout le contraire des idées reçues véhiculées à leur propos depuis plusieurs décennies, dans le monde. Ils seraient même de plus en plus dynamiques, enthousiastes, imaginatifs, audacieux, compétents, enthousiastes, consciencieux, bousculant des conventions, cash… Comme si pour eux, il n’existe pas de limite à l’action, au mouvement, à l’engagement pour le vivre ensemble dans une planète digne, où toutes les générations et tous les habitants participeraient à construire, au quotidien, le bonheur de l’humanité. Naïveté ou utopie d’une tranche d’âge prédominante, dans une terre qui compte environ 7 millions et demi d’âmes ? Pas si sûr ! Quand on voit avec quelle résilience les jeunes de tous les continents ont fait face à la pandémie de la Covid-19, réinventant le présent et l’avenir, pour mieux dessiner leurs aspirations et rêves, en dépit de nombreux doutes, notamment par rapport à la classe dirigeante à l’échelle internationale. Et à juste titre… Comment expliquez qu’il y ait si peu de ministres, chefs de gouvernement, encore moins de chef d’État ou de directeurs de sociétés et autres responsables de la société civile trentenaire dans le monde ? L’élection du président, Emmanuel Macron, a apporté un bol d’air frais politique en France, en 2017, et un peu partout ailleurs. Même si, en Afrique, continent dirigé majoritairement par des vieux alors que 66 à 70% de sa population a moins de 25 ans, le paradoxe est saisissant. La France, en reconduisant Emmanuel Macron à sa tête, le 24 avril prochain, enverrait un signal fort au reste du monde quant à la prime de la jeunesse, gage d’expérience politique et forcément de compétences. Le débat du mercredi 20 avril ne l’a-t-il pas démontré à suffisance ?
Par Jean-Célestin Edjangué