Le football est véritablement une école de la vie, avec des valeurs qui transcendent le groupe et peuvent lui donner la victoire en toutes circonstances. Comme semble le confirmer la domination du club phare de la capitale espagnole en champions league.
« Le football, c’est la troisième école de la formation des hommes après la cellule familiale et l’école », explique Nourredine Aït Mouloud, conseiller technique et sportif à la ligue Grand-Est de Football (LGEF). Il ajoute : « Le football apprend à accepter la victoire et la défaite […], à maîtriser les émotions, les élans et les sensations personnelles, tout type d’agressivités qu’elles soient verbales ou physiques ». L’article paru dans l’édition en ligne du journal l’Alsace du 27 novembre 2020 et mis à jour le 13 septembre 2021, est signé Katia Boucard, Léa Lattrich et Inès Aït Mouloud.
Facteur de mixité et de cohésion sociale
« Le football est magique parce qu’il est coloré, continue Nourredine. Il réunit toutes les couches sociales sans distinction de religion, de couleur de peau ou de quoi que ce soit […]. Quand on voit les exploits lors de la Coupe du monde gagnée par la France, la France est heureuse, la France est riche, la France est puissante quand elle conjugue les efforts des uns et des autres et surtout quand elle fait appel à tous ses enfants ». Les propos sont saisissants. Ils sortent de la bouche de Nourredine Aït Mouloud, conseiller technique et sportif à la ligue Grand-Est de football(LGEF). Dans un entretien paru dans la version en ligne de l’Alsace, le 27 novembre 2020, il expose sa vision du sport-roi. Il aurait pu ajouter que, voir certaines équipes, en Europe ou ailleurs, pratiquer ce jeu collectif, peu devenir un vrai régal, presque jouissif, tant les acteurs transmettent ce, je ne sais quel sentiment, d’inénarrable. Oui, quand le sport est pratiqué par des artistes, il devient fatalement un art, voire un noble art, comme peut l’être la boxe.
Un exemple d’abnégation
Le match que le Réal Madrid a livré, mercredi, 4 mai 2022, dans son antre, à Bernabeu, est un exemple même d’abnégation.
Menés 1 à 0 à la 90ᵉ minute, éliminés de la Champions league à cet instant précis puisque accusant un handicap de deux buts à remonter (défaite 3-4 à l’aller), les Meringués n’ont jamais abdiqué. Un changement tactique du coach Carlos Ancelotti, à la 80ᵉ minute, avec la rentrée de Rodrigo, le jeune brésilien de 20 ans, a complètement changé la physionomie du match. Il marque un premier but dix minutes après son entrée et un deuxième but, deux seulement après. Bis repetita, lors de la finale 2022 de la Coupe aux grandes oreilles. Samedi 28 mai, au stade de France. Tous les pronostics donnaient Liverpool, l’équipe des Manè et Salah, largement favorite devant le Réal des Benzema, Vinicius.
Mais il fallait patienter une bonne demi-heure supplémentaire sur l’heure initialement prévue pour l’engagement des hostilités, le coup d’envoi de la rencontre ayant été retardé d’une pour cause d’incidents aux abords du stade. Voilà qui n’augurait pas forcément de la fête du ballon rond attendue par tous.
Alors que cette soirée devait être une fête, pour tous les supporters qui ont fait le déplacement et même pour les amoureux du football restés à la maison pour suivre la finale de la Coupe d’Europe la plus prestigieuse au niveau des clubs champions, les problèmes de logistique et d’organisation obligent l’UEFA à retarder le coup d’envoi. Joanne Anderson, la maire de Liverpool, a alors twitté : « je suis dégoûtée par la gestion épouvantable et le traitement brutal des supporters du FC Liverpool par la police française et le personnel du Stade de France. J’ai écrit à la secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Liz Truss, pour qu’elle demande des réponses à l’UEFA, et qu’elle demande à Emmanuel Macron d’enquêter. Il est honteux de rejeter la faute sur les fans. »
Dès que l’arbitre, M. Clément Turpin, a pu enfin ordonner le début du jeu, à 21 h 36, toute la première temps, les Reds de Konaté, Virgil Van Dijk et autres ont marché sur le Real Madrid, sans jamais trouver la faille. L’impression générale à la pause(0-0), était alors que la Maison Blanche finirait indubitablement par céder devant les assauts répétés des joueurs anglais. C’était mal connaître les poulains de Carlos Ancelotti…
Car, à la reprise, c’est une tout autre équipe madrilène qui est apparue sur la pelouse de Saint-Denis. Et douze minutes plus tard, sur un centre de Valverde de la droite vers la gauche, Vinicius reprend du pied droit pour propulser le cuir au fond des filets de Alisson, le portier brésilien de Liverpool à la 47ᵉ minutes(1-0). Le score ne bougera plus en dépit de nombreuses autres occasions de part et d’autre. Le Real Madrid remportait ainsi son 14ᵉ titre de Ligue des Champions.
Véhicule des valeurs de la vie
Mais au-delà de ce chiffre qui souligne la domination de l’équipe de la capitale espagnole, dans cette compétition, ce sont les qualités affichées par les joueurs et le staff madrilènes qui sont autant de leçons pour la vie quotidienne.
Le ballon rond est surtout un véhicule des valeurs saines de la vie quotidienne : la volonté, le dépassement de soi, la persévérance, la confiance inébranlable, l’altruisme, la solidarité, le partage, le respect des règles de jeu, le respect de soi et du prochain, de ses coéquipiers, de l’adversaire, de l’arbitre, du public…
Ce sport collectif, plus que tous les autres du même ordre, est à lui seul une école de la vie. Le football, dans sa dimension la plus complète, révèle à chacun de ses acteurs, la profondeur, la discipline, l’enjeu et les enjeux du sport-roi, l’intérêt de tirer dans le même sens, pour espérer parvenir à un résultat positif, à la victoire collective.
C’est la traduction de l’épopée du Réal Madrid dans la champions league 2021-2022.
Un parcours qui consacre une régularité exceptionnelle dans cette compétition, signe de persévérance, de l’esprit d’équipe, de discipline et de caractère hors norme. On serait tenté de dire que la Casa Blanca est taillée pour la coupe aux grandes oreilles. En dépit des changements souvent introduits dans l’équipe, tant au niveau des joueurs que des entraîneurs, l’envie des victoires, particulièrement dans cette compétition, reste intacte. La preuve ? L’ogre madrilène s’est offert la « decimocuarta », samedi 28 mai 2022 soir en disposant de Liverpool en finale (1-0) au Stade de France. Avec ce quatorzième titre, Real Madrid a désormais deux fois plus de couronnes en ligue des champions que son dauphin, l’AC Milan. Comme quoi, on peut ne pas avoir les meilleures individualités du ballon rond et constituer une véritable machine d’équipe à gagner la coupe la plus convoitée des clubs champions de football européen.
Par Jean-Célestin Edjangué
Vainqueurs de la ligue des champions depuis 1956 (Cf. Eurosport.fr)
Position | Club | Nombre de titres (éditions remportées) |
1. | Real Madrid | 14 (1956, 1957, 1958, 1959, 1960, 1966, 1998, 2000, 2002, 2014, 2016, 2017, 2018, 2022) |
2. | AC Milan | 7 (1963, 1969, 1989, 1990, 1994, 2003, 2007) |
3. | Bayern Munich / Liverpool | 6 (1974, 1975, 1976, 2001, 2013, 2020) / 6 (1977, 1978, 1981, 1984, 2005, 2019) |
5. | FC Barcelone | 5 (1992, 2006, 2009, 2011, 2015) |
6. | Ajax Amsterdam | 4 (1971, 1972, 1973, 1995) |
7. | Manchester United / Inter Milan | 3 (1968, 1999, 2008) / 3 (1964, 1965, 2010) |
9. | Juventus / Benfica Lisbonne / Nottingham Forest / FC Porto / Chelsea | 2 (1985, 1996) / 2 (1961, 1962) / 2 (1979, 1980) / 2 (1987, 2004) / 2 (2012, 2021) |