Membre de l’association EFRACAM, regroupant des élus, des entrepreneurs, Français d’origine camerounaise, qui participera à la 4ᵉ journée d’échanges Cameroun-France, du 5 au 8 décembre 2023 à Yaoundé et à Douala, cette Commandante de réserve de l’armée de l’Air et active dans le Rotary Club, à Paris, parle de son parcours et des enjeux de la coopération décentralisée.

Comment devient-on adjointe au Maire à Asnières-sur-Seine(92) en France, formatrice d’aéronautique, membre du Rotary club et membre d’EFRACAM quand on est originaire du Cameroun ?

C’est juste une question de passion et de belles rencontres. Très jeune, j’ai eu envie d’aller vers les autres, de partager avec les autres. Ce qui m’a donné une ouverture d’esprit. C’est ainsi que j’ai rencontré le couple Manuel et Marie-Do Aeschlimann, lui député maire et elle adjointe au maire et Conseillère régionale. Ils m’ont donné envie, j’ai gagné leur confiance, puis je me suis intéressée davantage à la gestion de ma ville. J’ai fini par m’impliquer à la politique. Ce sont mes mentors. Mon entrée à l’armée de l’air, c’est un hasard. Très jeune, à l’âge de 17-18 ans, au Cameroun, j’ai fait mon service militaire et je suis devenue chargée de recrutement. Ensuite, je suis partie pour la France pour me perfectionner. J’ai créé le Brevet d’Initiation à l’Aéronautique(BIA), dans l’établissement scolaire et étant référente dans l’armée de l’air. Mon profil ayant intéressé l’armée de l’air, puisque nous travaillions déjà en partenariat, j’ai intégré ce corps d’arme. Quant au Rotary, c’est le prestige et le partage de compétences qui m’ont attiré. C’est le district qui m’a orienté vers les clubs. La devise du Rotary « Servir d’abord », avec ce côté humanitaire, a été déterminante pour mon adhésion. Très vite, j’ai été récompensée par le titre de Paul Harris Fellow. Avec EFRACAM, c’est aussi une belle rencontre avec Blaise Ethodet, le président actuel, qui m’a convaincu de la philosophie de l’association, entend que diaspora, pour le développement du Cameroun. Le niveau d’échanges sur la construction, la co-construction, le partage d’expériences, sont tels que je suis à ma place au sein de cette association.

Puisque nous parlons d’EFRACAM, comment se prépare la 4ᵉ journée d’échanges Cameroun-France et qu’est-ce que vous attendez de cette rencontre ?

D’abord, c’est continuité de la 3ᵉ journée qui avait lieu au Sénat début mars 2023. Cette continuité va permettre de faire des parrainages avec des communes du Cameroun et collaborer avec des donneurs d’ordres et autres acteurs économiques, sociaux, culturels, environnementaux… Pour contribuer en tant que diaspora au développement du Cameroun. À travers cette mission et ces échanges, nous allons pouvoir nous informer notamment sur la question de la double appartenance professionnelle. Quant aux attentes, nous aurons des signatures de conventions de partenariats avec d’un côté, les villes et Communes du Cameroun, et de l’autre, avec l’association des régions du Cameroun. Nous rencontrerons les personnalités camerounaises et françaises pour avancer sur certains points.

Vous avez une double appartenance, une double culture. Qu’est-ce que ça vous apporte ?

Je suis deux cultures en une. Je me sens Africaine, Européenne, citoyenne du monde. Je suis dans le partage de la différence comme une richesse incommensurable. Ça permet la tolérance, l’ouverture aux autres. Il a fallu que je sache d’où je viens pour me construire dans le devenir et devenir ce que je suis.

Recueilli par J.-C. Edjangué

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