L’ouvrage de cette Camerounaise d’origine, qui vit dans la ville de Rouen, en Seine-Maritime(76), paru le 21 février aux Éditions Vie, est une enquête assez documentée sur un sujet qui reste tabou en France comme dans le monde.

« Le désir n’a pas d’âge ! On a l’âge de ses désirs… ». Dès la première phrase de la 4ᵉ de couverture, le ton est donné. « On vieillit plus longtemps et en bonne santé. La France connaît une profonde évolution structurelle avec, dans les années à venir, un accroissement du nombre de personnes âgées et surtout très âgées », indique l’auteure, qui connaît bien le sujet, pour avoir notamment été Chargée de projet EHPAD Maromme, en Seine-Maritime(76). Et de poursuivre : « Il nous appartient donc de transformer les défis du vieillissement en autant d’opportunités. Les pouvoirs publics ont décidé de développer une politique ambitieuse qui embrasse toutes les dimensions de l’avancée en âge, l’adaptation de notre société au vieillissement, l’accompagnement des personnes âgées et leurs familles en cas de perte d’autonomie et pour lequel il faudrait organiser soit un soutien à domicile, soit une entrée en établissement en faisant face aux dépenses afférentes ». Une réalité qui interpelle la société française entière, et d’abord les professionnels du secteur. « Un changement de pratiques professionnelles est nécessaire dans une prospective d’accueil des « nouveaux vieux ». On vieillit plus longtemps et en bonne santé. Le vieillissement de la population occasionne de nouveaux défis sociaux, économiques et juridiques à l’échelle globale de la société. Les nouveaux papyboomers changent les codes… », martèle encore Mme Cécile Happi Towo.

Cinq parties, 153 pages

« Au Cameroun, dans mon pays d’origine, j’étais jeune enfant lorsque nous allions passer nos vacances à la campagne, au village Banwa, dans le département du Haut-Nkam, à l’ouest du Cameroun. Je voyais la place accordée aux vieux appelés « les Sages ». En France, le sénat, la Chambre haute de l’Assemblée nationale fut le conseil des sages. Dans l’Antiquité romaine, il était composé de vieillards, chefs de grandes familles, choisis pour conseiller le roi et sauvegarder les coutumes », raconte l’auteure. L’enquête dont le travail fait l’objet est le sujet de mémoire du Diplôme d’État d’Ingénierie Sociale(DEIS) que Cécile Happi a passé avec succès. La question de la sexualité des personnages âgées est abordée en cinq points principaux : d’abord « Le contexte de la vieillesse et celui de la sexualité », en posant le cadre juridique et législatif, les différentes facettes du vieillissement et de sexualité, la problématique, la question principale et les hypothèses ; ensuite « La Méthodologie de l’enquête », avec les critères d’inclusion et d’exclusion qui ont contribué à mieux cerner le contexte de l’étude, les actions menées sur le terrain et l’organisation des Ehpad ; la troisième partie s’attarde sur « Le cadre théorique », évoquant la santé sexuelle et le bien-être psychique et physique, les nouveaux enjeux sociétaux de la sexualité et la société ; la quatrième partie fait une « Synthèse et analyse des données recueillies sur le terrain » et la cinquième et dernière partie fait des « préconisations concrètes » pour prendre à bras-le-corps la question de la sexualité des séniors dans la société.

Par Jean-Célestin Edjangué

* Faire l’amour, la vie sexuelle des personnes âgées, Cécile Happi Towo, Jean Gondonneau, Editions Vie, 153 pages

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