Directeur Général du Fonds Pierre Castel- Agir avec l’Afrique, Fondateur des Journées Nationales de l’Afrique et de ses Diasporas (JNDA), Conseiller Municipal et Métropolitain de Bordeaux, ce Camerounais d’origine explique son appel à voter pour Emmanuel Macron.

Un appel via les réseaux sociaux à voter pour Emmanuel Macron, le 24 avril. Pourquoi ?

Parce que nous devons exprimer clairement et publiquement une position lorsqu’on est une Personne publique (Élu français et Acteur économique et social en France et en Afrique) par ailleurs engagée dans divers secteurs pour la construction et la consolidation des « ponts » ou des passerelles entre ma ville Bordeaux, la France et les autres territoires, peuples, dans un contexte électoral où, pas seulement la candidate du Rassemblement (Front) National, mais les Extrêmes droites atteignent un tel niveau jamais vu en Europe et dans le monde, dans ce qui reste la patrie de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Il y a manifestement, quels que soient les artifices et les camouflages opportunistes du Rassemblement (Front) National, une vision et un projet de société qui sont aux antipodes de ceux qui sont les miens, que je dis fondés sur une certaine idée de la République qui est opposée à toutes les formes de nationalisme, de tribalisme et d’inégalités, de discriminations. À l’inverse, il faut bien reconnaître que la vision et le projet de société d’Emmanuel Macron sont bien en phase avec un tel positionnement personnel. Voilà qui éclaire, fondamentalement, mon appel en sa faveur.

En quoi la candidate du RN est-elle un danger pour la France,  l’Europe et l’Afrique ?

Pour la France : c’est d’abord le risque d’un Président de la République qui exprime clairement sa volonté de violer l’esprit et la lettre de la Constitution et le pacte républicain qui en découle dans tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, environnementale et culturelle. Elle ambitionne de rompre l’égalité des droits, d’installer ou de promouvoir les discriminations dans le corps social et politique, va fragmenter davantage une société française qui n’en a déjà pas besoin en ces périodes difficiles… Et, vu particulièrement sous l’angle de la diaspora africaine, le péril n’en est que plus grand avec les menaces sur toute cette part africaine de l’identité française ! Et cette mesure fumeuse et dangereuse de « priorité nationale » qui se retournera toujours contre les Français eux-mêmes, tout comme son programme économique et social qui va affaiblir la France et pénaliser les catégories dites populaires, et surtout fermer les horizons d’épanouissement à toutes les Jeunesses de France. Son programme européen et international va briser toutes les formes de solidarités internationales qui ont déjà du mal à se mettre en place ou à s’amplifier, notamment sur la nécessaire gestion commune et concertée des défis de notre temps : le réchauffement climatique et ses conséquences, les pandémies, les migrations et les mobilités internationales, la paix et la sécurité internationale, la gouvernance européenne et internationale, les Investissements solidaires et de production avec l’Afrique. La complaisance et le soutien des régimes autoritaires européens violant les Principes généraux du Droit européen et international sont une menace sérieuse à tout ce qui fonde le Projet de l’Union Européen dont nous avons tous besoin pour nous rapprocher de la « Paix perpétuelle » entre les peuples !

Qu’attendez-vous du président Emmanuel Macron s’il est réélu le 24 avril prochain ?

D’abord, il convient de reconnaître et de dire que dans le Quinquennat qui s’achève, des pas significatifs ont été faits dans différents domaines, notamment sur la valorisation des diasporas africaines, l’ouverture plus grande vers les sociétés civiles africaines et particulièrement les Jeunesses de France et d’Afrique, une diplomatie économique plus active notamment dans des régions non francophones, des outils ou projets inédits tels le Conseil Présidentiel pour l’Afrique et la future Maison des Mondes Africains de Paris, et je suis bien placé pour en parler en ayant été, depuis Bordeaux et à Paris, un des acteurs directs et indirects de cette politique… Et bien sûr, comme l’a lui-même indiqué Emmanuel Macron, s’il se représente et sollicite de nouveaux suffrages, c’est bien parce que tout n’a pas été réussi et le prochain quinquennat doit être encore un quinquennat de l’ambition et de l’action, évidemment ! Et vu sous l’angle des JNDA, et plus généralement des diasporas africaines en France, plusieurs sujets qui mériteront une forte mobilisation dès le début du prochain mandat, dont notamment : poursuivre la valorisation des diasporas africaines dans la vie publique et le secteur privé en France, créer un outil efficace tel un Office Franco-Euro-Africain de la Jeunesse afin d’impliquer massivement les Jeunes de la diaspora africaine dans le devenir de la relation franco-africaine, le développement des coopérations en matière de formation à destination des Jeunesses africaines pour un développement endogène de l’Afrique, renforcer la place et la contribution des Territoires dans la mise en place de nouvelles solidarités économiques entre territoires français, africains et européens (Entreprises, ONG, Universités territoriales), agir fortement pour mobiliser les investissements et les capitaux pour développer les partenariats économiques, mettre en cohérence la valorisation des diasporas africaines avec les politiques de mobilité et de circulation des biens et des personnes dans une bonne logique interministérielle (Affaires Étrangères, Intérieur, Économie et Finances, Enseignement supérieur, Diversité…), agir sur le financement public des partis politiques pour inciter à plus de diversité sociale et culturelle dans les règles d’investiture aux fonctions électives de premier plan, et pourquoi reprendre, courageusement, le projet autrefois évoqué du vote, dans des conditions naturellement bien définies, des résidents aux élections locales ! Voilà pour des « attentes » qui peuvent être satisfaites à l’horizon d’un quinquennat…

Recueilli par Jean-Célestin Edjangué

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