Cette Camerounaise d’origine a plus d’une corde à son arc architectural. Elle nous les dévoile et pose son regard sur l’architecture africaine aujourd’hui.

Présidente de l’association Bâtir et Développer, Architecte-experte, réalisatrice, auteure… Comment on fait pour concilier toutes ces casquettes ?

On travaille, on s’organise et on reste patient. J’avais le choix de monter le cabinet et être employée chez quelqu’un. J’ai été en agence. Mais à un moment donné, la pression était telle que c’est le patrimoine qui m’a sauvé. J’ai choisi d’aller construire des maisons en Afrique en terre. Le choix n’a pas été facile. Mais j’ai la chance que l’esprit du voyage, l’éducation de base, m’a beaucoup aidé plus ma foi en moi et l’avenir.

Quel regard sur l’architecture africaine aujourd’hui ?

Le problème, c’est d’abord qu’on ne connaît pas notre patrimoine. Il faudrait l’étudier dans les écoles, tout petits. La formation, c’est de savoir d’où on vient pour tenter de se projeter. On a des architectures liées à notre passé, notre environnement. Pourquoi ne pas lier ces matériaux à la modernité d’aujourd’hui ? Si on avait de vrais urbanistes, ils prendraient l’exemple des organisations spatiales de nos villages pour l’adapter au contexte urbain. Le touriste veut voir autre chose, une identité, une organisation qui épouse son environnement. Fantasy, architecte Nigérian, disait « l’architecture africaine est une architecture qui se lie », parce qu’il y a une cosmogonie.

Vous étiez à Dijon le 1er octobre dernier pour le vernissage de l’exposition sur « De la Terre, formes et usages », dont le Commissaire était Julien King Georges, un autre architecte camerounais. Quels sont vos projets à venir ?

À Dijon, j’ai présenté mon film sur la restauration de la Maison de Jean rouch sur l’île d’Ayorou au Niger. Ensuite, je vais aux États-Unis, à l’Université de Pennsylvanie, pour la présentation de mon film « Architecture en terre et femmes bâtisseuses d’Afrique, cas du Cameroun, Burkina et Niger », puis à l’Université de Richemont, le 31 octobre. Voilà pour ce qui concerne mon agenda immédiat.

Recueilli à Paris par J.-C. Edjangué

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