Sa nomination est tombée, lundi 16 mai 2022, en milieu d’après-midi, quelques minutes seulement après la démission du gouvernement de Jean Castex.

Il faudra s’y habituer. Après des jours et semaines d’attente, de spéculations, pronostics et d’hypothèses aussi farfelues les unes que les autres, le nom du nouveau chef du gouvernement du second mandat d’Emmanuel Macron est connu. Et ce sera, comme le président de la République l’avait souhaité, une femme. C’est Élisabeth Borne, qui occupait le poste de ministre du Travail dans le gouvernement de Jean Castex, démissionnaire, qui prend ses quartiers à Matignon.

Une femme loyale et d’expérience

Ingénieur général des Ponts et Chaussées, préfète de la région de Poitou-Charentes(2013-2014), directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie (2014-2015), présidente de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) de 2015 à 2017. Longtemps proche du Parti socialiste, elle rejoint « La République en Marche » et entre dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe, en charge des transports, avant d’occuper de la Transition écologique et solidaire en juillet 2019, en remplacement de François de Rugy, démissionnaire, et en 2020, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion dans le gouvernement Jean Castex. Élisabeth Borne est la deuxième femme Première ministre de l’histoire en France après Édith Cresson, qui avait occupé le poste entre le 15 mai 1991 et le 2 avril 1992. Mme Borne, dont le nom avait été parmi les premiers à circuler, correspondait plus au portrait-robot que le chef de l’État avait donné pour le poste : celle qui a été première femme à devenir préfète, fibre sociale, productive, passionnée de l’environnement…

Technicienne et femme de caractère

Technicienne réputée pour sa loyauté, elle est considérée par de nombreux observateurs comme ayant fait le job dans le dernier quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle représente l’aile gauche de la Macronie. Ce qui n’est pas rien au moment où un vrai virage social, de ce nouveau quinquennat, est attendu sur fond de nouvelles réformes sociales, notamment sur la question des retraites. Elle aura besoin de sa discrétion, son ardeur, son écoute habituelle et « beaucoup de courage », comme le souhaitait Édith Cresson à l’idée de savoir qu’une femme pourrait être nommée à Matignon, pour faire de sa nomination une réussite dans un pays où, même si majoritairement, l’opinion accepte mieux la présence d’une femme à la tête du gouvernement(74% selon un sondage Ifop dévoilé par le journal du dimanche, le mercredi 27 avril 2022). Mais on le sait, Elisabeth Borne ne manque ni de caractère, ni de volonté. Elle en aura besoin, en tout cas, pour mener les grandes batailles qui s’annoncent très vite. À commencer par les élections législatives des 12 et 19 juin prochains.

Réactions contrastées dans la classe politique

Aussitôt le nom de la Première ministre connu, la classe politique française n’a pas tardé à dire ce qu’elle pense de cette nomination. « En nommant Elisabeth Borne comme Premier Ministre, Emmanuel Macron démontre son incapacité à rassembler », a déclaré Marine Le Pen du rassemblement national (RN) sur Twitter, le jour même de la nomination de Mme Borne. La candidate, doublement malheureuse à la présidentielle face à Emmanuel Macron, indexe par ailleurs « la volonté » du président « de poursuivre sa politique de mépris, de déconstruction de l’État, de saccage social, de racket fiscal et de laxisme ». Pour sa part, le candidat de La France insoumise (LFI) à la présidentielle, s’attarde plus sur le bilan de l’ancienne ministre des Transports, de la Transition écologique, puis du Travail : « Baisse de l’allocation d’un million de chômeurs, suppression des tarifs réglementés du gaz, report de 10 ans de la fin du nucléaire, ouverture à la concurrence de la SNCF et RATP ». « En avant pour une nouvelle saison de maltraitance sociale ! », s’exclame, ironique, le leader de La France insoumise, avant de conclure en insistant sur le fait qu’Elisabeth Borne est « très (sic) pour la retraite à 65 ans ». À l’inverse, l’ancienne candidate Les Républicains (LR), Valérie Pécresse, a adressé ses félicitations à la nouvelle locataire de Matignon.

Mais on le sait, Elisabeth Borne ne manque ni de caractère, ni de volonté. Elle en aura besoin, en tout cas, pour mener les grandes batailles qui s’annoncent très vite. À commencer par les élections législatives des 12 et 19 juin prochains.

La Rédaction de Newsafrica24

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